lundi 27 novembre 2017

Hidden Reverse



Hidden Reverse est un duo italien de musique expérimentale et post-industrielle formé par Simon Balestrazzi et Massimo Olla.
Débutants leur aventure en 2015, ces deux artistes travaillent sur des instruments DIY et, particulièrement les [d]Ronin, instruments baroques de belle facture, élaborés par Massimo Olla. On peut définir ce type d'instrument tel un socle métallique où sont montés ressorts d'acier, plaques et autres cordes.
Des synthétiseurs modulables, des samples, des oscillateurs et autres pédales d'effets nourrissent aussi le monde d'Hidden Reverse.


Leur première production, Articulation 1 & 2, est sortie en 2016 sur un micro-label italien, Soundscape713/Old Europa Cafe, sous forme de cassette en édition limitée (23 exemplaires!).
Composée par deux longues plages de plus de 15 minutes, cet album va poser les bases et l'ambiance de cette formation.


Simon Balestrazzi et Massimo Olla s'unissent de nouveau pour un nouvel album en cette fin 2017, Six Cases Of Sleep Disorder sur le label AZOTH.
C'est d'une saveur sombre qu'on approche l'ouverture de l'album. Drones aux basses entêtantes, une amertume façon MMM/Mohamad ou encore SunnO))) nous gravit le tympan en transe.
Une vaste gamme bizarre, inhabituelle, pénètre étonnamment la scène aux bords métalliques.
On explore ce territoire libre, bombardé et visionnaire.
Ces enfants de l'industrie n'ont pas froid aux yeux : on ne se cache pas face au sort du monde.



AZOTH

mercredi 22 novembre 2017

Ice Pick Experimental Trio



Ice Pick Experimental Trio est une formation vénitienne. Elle est composée d'Alessandra Lazzarini (flûte, loops et samples), Giorgio Scarano (guitares) et Daniele Scarano (live electronics et laptop instrument).
L'approche est façonnée par la mise en perspective de paysages sonores, pluridimensionnels, progressifs, avançant vers un azur saisissant.


Entre l'improvisation, la répétition en modes fluctuants et quelques brèches d'un monde virtuel, Ice Pick Experimental construit un espace ésotérique.
On y navigue. On y côtoie de sombres pâleurs parfois. On se laisse happer par le moment présent, temps d'écoute où vibrent nos profondeurs d'âme...

Hautement recommandé par l'équipe de Vers du Silence.



Ice Pick Experimental Trio

dimanche 5 novembre 2017

OLO's


OLO's est le projet solo de Loïc Grobéty. C'est un musicien multicarte, à la fois créateur de son propre univers mais aussi acteur au sein de nombreux groupes et formations.


"Loïc est un musicien ouvert qui joue différents styles de musique avec une vision punk, engagée, non conformiste et expérimentale. Il est contrebassiste, bassiste et DIY. Il est programmateur et organisateur de 2 festivals : Hors Normes et Jazz en Rade." nous informe son site web.

Avec OLO's, Loïc nous transporte dans des mondes étranges avec son instrument primitif/futuriste (sorte de basse DIY), archet, cymbale et son ensemble de pédales et machines.



Cet univers sonore et percussif, parfois tout en lenteur, parfois hurlant à la mort, incise des émotions profondes qui taraudent l'âme.
Cette vision que nous offre OLO's est tribale et industrielle. On perçoit des liens de parenté évidents avec Prurient, MMMD/Mohammad ou Einstürzende Neubauten...


Ce qui est surprenant et évident à la première écoute, c'est l'authenticité et la puissance unique de ce qui se joue.
OLO's est un médium par lequel Loïc passe les siècles et où chaque moment est immortel!



Loïc Grobéty

vendredi 31 mars 2017

Habbah


Autoportrait, Abraham Habbah, ca. 1958, Collection particulière, (Photo Jacques Habbah)


Abraham Habbah dit Habbah (1927 - 1998) est un sculpteur et plasticien, né à Bagdad et mort à Paris.
Dès le début de son adolescence, à la fin des années 40, il ne cessera de s'investir dans de nombreux travaux de dessins, de peintures mais aussi de petites sculptures métalliques.
Sa sœur Rachel se rappelle : "Je me souviens, lorsque je devais avoir huit ans, qu'un jour, mon père cherchait partout le pichet en cuivre dont il se servait pour faire le lavage rituel des mains. Tout le monde se mit à chercher. Mon frère [Habbah] descendit les escaliers en souriant. Il dit à mon père : "Tiens, voilà le pichet!" en lui montrant une figure de femme en cuivre. "Tu vois, j'ai essayé de faire une sculpture avec ce pichet". C'était sa première œuvre." (Souvenirs de Bagdad par Rachel Nakar-Habbah, 2007)

Photo : Wolfgang Sachs

En 1950, après avoir obtenu le diplôme de l'Institut des Beaux-Arts de Bagdad, il quitte l'Irak et commence à parcourir le monde. De nombreuses expositions ont lieu en Europe mais également au Proche-Orient, particulièrement en Israël.
Travaillant tout d'abord le cuivre, il va, à partir du milieu des années 60, utiliser des fourchettes et cuillères qu'il transformera et mettra en mouvement d'une manière tout à fait personnelle.



La poésie émanant des sculptures d'Habbah est brut. Elle prend sens dans le cisaillement, la torsion, le martèlement de la matière. Le processus d'élaboration active ces actions.
Il a une capacité à se réapproprier l'objet en métal et à lui donner une nouvelle vie. C'est comme une pierre philosophale grâce à laquelle l'alchimie opère.
Oui, il y a quelque chose de magique et, en même temps, si réel : l'art d'un artisan qui ouvre un monde venu de nulle part.


Source : Habbah - Wikipédia

jeudi 9 mars 2017

Hornschaft



Hornschaft est un éditeur et une plateforme pour les projets de deux artistes : Alessandro Incorvaia et Giordano Simoncini.
Respectivement musicien et photographe autodidactes, ils se sont rencontrés il y a une dizaine d'année à Rome. Aujourd'hui, Alessandro travaille à Birmingham (Royaume-Uni) et Giordano à Berlin (Allemagne).

Fin 2016, ces deux artistes aboutissent à une collaboration de longue haleine en éditant, via Hornschaft, un magnifique livre-objet, CHECK OUT.
Publié sous le format d’un livre d’art relié de 48 pages incluant photos, textes et un disque vinyle 25cm, cette œuvre est une édition limitée à 500 exemplaires numérotés.




La bande sonore a été composée et exécutée avec une seule guitare et enregistrée en une seule prise au cours d'une nuit,
dans les couloirs d'une école à Nowa Huta (Cracovie, Pologne).
Nourries d'écho, les cordes agilement travaillées nous ouvrent un chemin sensible et mystérieux accompagné d'images figeant le temps.
On se laisse faire, attrapé par cette ambiance qui nous happe et suspend, tel des mobiles, nos rêves. Ces nappes finement électriques, brumeuses, chuchotent à notre âme solitaire. Il n'y a qu'une respiration pour suivre cette quête.

Alessandro Incorvaia



A Cabin from hornschaft on Vimeo.


Avec A Cabin, Giordano Simoncini passe à la vidéo.
Cette ouverture sur un no man's land aux rives glacées et à la solitude d'une femme qui danse est un vide relatif à notre propre vie. La bande son, presque linéaire et répétitive, balaie le bruit de nos pas immobiles.
On reste figé dans cet univers perdu quelque part... Les signes sont là. Nous cherchons à gagner du temps alors que l'essentiel se déroule ici et maintenant.

Hornschaft

mardi 7 mars 2017

Hitoshi Kojo



Hitoshi Kojo est un artiste japonais, travaillant sur de multiples médias (peinture, sculpture, vidéo, photo, etc...) avec une approche spécifique autour de la composition musicale. Il vit actuellement en Belgique.

Outre ses installations et/ou ses performances, il inscrit son travail dans une sensibilité animiste et organique, donnant à son espace une mémoire.



Cette mémoire, on la touche du doigt. Elle nous atteint de l'intérieur tel un voyage résonnant avec l'atmosphère dans l'espace.





Ses œuvres sont principalement formées par des couches denses de textures et de tons, qui sont soigneusement organisés dans l'espace.
Les sons sont également traités, mettant en formation une harmonie moléculaire, présentant un micro et macro-paysage simultanément. Hitoshi Kojo cherche, au-delà du lien avec l'auditeur, à créer une osmose vibrante.


Il a produit de nombreux albums sur différents labels européens et notamment sur Octpia et omnimemento qu'il a fondés.

Hitoshi Kojo

vendredi 3 février 2017

Le Jardin de Pierres de Darvish Khan



Le Jardin de Pierres de Darvish Khan Esfandiarpoor est situé à environ 45 kilomètres de Sirjan dans la province de Kerman au sud-est de l'Iran.

Sourd et muet, Darvish Khan est un artiste, homme spirituel et mystique.


Ce jardin, il l'a créé il y a une quarantaine d'années et c'est dans cet espace qu'il vivra jusqu'à son décès, en 2007, avec sa famille.

Sa base est composée de troncs d'arbres et de branches secs, enracinés, aux formes sinueuses, sur lesquels sont glissées des pierres, de tailles variables, et où sont aussi accrochés des tas objets et autres amulettes baroques.


Du fait de ses handicaps, il cherche une manière de transmettre ses émotions. Pour chaque arbre, œuvre d'art unique, il entretient un langage gestuel fait de regards et de mouvements, vers le ciel ou la terre : un imaginaire anime ses créations. Il aime ainsi à faire partager et à expliquer sa vision.



En 1976, le cinéaste iranien Parviz Kimiavi réalise un documentaire-fiction, Bâq-eé sangi (Le Jardin de Pierres).
Darvish Khan y est un berger.
Un jour, il s'endort dans le désert et commence à rêver. A son réveil, il trouve une pierre étrange placée sous sa tête. Il prend la pierre avec lui et l'accroche dans un arbre près de chez lui. Répétant cette action, Darvish Khan créé un jardin de pierres. L'existence de ce lieu commence à se savoir. Il intrigue et interroge.
"Son travail absurde, de Sisyphe, dérange bientôt la vie du village, il parasite l’ordre des choses, brouille les communications, intrigue les représentants de l’Etat (militaires, fonctionnaires, religieux).[...]Tous réclament un sens à ce qui n’en a que dans une autre logique, et c’est ce défaut de sens, cette béance sémantique qui, dans un même mouvement, fascine et déçoit car rien ne comble vraiment ou n’organise ce jardin de pierres sinon la propre détresse du berger.[...]Le jardin constitue donc une révolte ésotérique" écrivait, à propos de ce film, le journaliste Ignacio Ramonet (Le Monde Diplomatique, mars 1977, page 6)


Darvish Khan décède le 8 avril 2007 à l'âge de 90 ans.
Il est enterré dans son jardin.

Source : Historical Iranian sites and people

dimanche 22 janvier 2017

Marek Jędrych



Marek Jędrych, né en 1957 à Biała Podlaska, est un artiste peintre polonais. Peu d'informations sont disponibles le concernant excepté en Pologne et, plus particulièrement, à la Galeria Podlaska où il expose.


La peinture de Marek Jędrych est d'une très grande richesse : elle possède son esthétique propre et est imprégnée par des forces hors du temps.

Au premier niveau de lecture, on s'aperçoit qu'un univers singulier s'anime. En observant de plus près, le regard pénètre cet espace où le rôle des couleurs est essentiel.
Ce monde énigmatique nous laisse imaginer une mythologie en mouvement où se croisent des êtres de forme humaine avec des créatures anthropomorphiques.


"Dans ma peinture, le moment le plus important, pour moi, est le temps de la création" confie Marek Jędrych.
Il complète : "Peut-être parce que ma peinture exigent beaucoup de concentration!"

En effet, son travail pictural est composé d'une multitude de détails. C'est sa minutie qui offre une base forte pour les mises en scènes de ses travaux.
On pense aussi, bien-sûr, à la peinture des Aborigènes d'Australie avec sa mystique et son organisation dans l'espace.


Chez Marek Jędrych, il existe une vision fantastique qui, de Jérôme Bosch au psychédélisme, modèle une identité plurielle fascinante.
Ces récits d'aventures décloisonnent un inconscient collectif bouillonnant et ouvrent des portes de la perception.




Marek Jędrych

Vers du Silence remercie Marek Jędrych pour son aide et sa gentillesse.
Cliquer sur les reproductions de ses œuvres pour une approche plus précise de son travail.